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Vassilissa la belle

Vassilissa la belle

Vassilissa la belle

Le départ du père par Ivan Bilibine via Wikimedia Commons

Il était une fois un marchand et sa femme qui avaient une fille unique appelée Vassilissa. Quand Vassilissa eut huit ans, sa mère tomba très malade. Sentant approcher sa fin, elle appela Vassilissa à son chevet et lui dit, en sortant une petite poupée cachée sous sa couverture :
- Écoute moi bien. Prends cette poupée avec ma bénédiction maternelle. Garde-la bien et ne la montre à personne. Si quelque mal t'advient, offre à manger à ta poupée et demande-lui conseil. Elle t'aidera dans le malheur.
La femme du marchand embrassa sa fille et mourut. Le veuf se désola comme il convient, puis songea à se remarier. C'était un homme bon et il ne manquait pas de prétendantes, mais il choisit une femme plus très jeune, veuve comme lui, avec deux filles de l'âge de la sienne : ce sera sûrement une bonne mère pour Vassilissa, se dit-il. Il l'épousa donc, mais il s'était trompé. Sa nouvelle épouse n'était pas une bonne mère pour Vassilissa. Elles et ses filles étaient jalouses de la beauté de Vassilissa qu'elles tourmentaient et accablaient de besogne pour que le vent et le soleil la fassent noircir et le travail dépérir. Mais Vassilissa supportait tout sans se plaindre et devenait chaque jour plus belle, chaque jour plus blanche et rose, alors que la marâtre et ses filles qui ne faisaient rien de leurs dix doigts maigrissaient de dépit et jaunissaient d'envie.
Elles ne savaient pas que sa poupée aidait Vassilissa. Sans elle, la fillette n'aurait pas pu accomplir tout ce travail. Le soir, quand tout le monde s'endormait, la jeune fille s'enfermait dans son appentis, servait à manger à sa poupée et lui racontait ses malheurs :
- Petite poupée, mange et écoute mes peines ! Triste est la maison de mon père, la méchante marâtre veut ma perte. Dis-moi, qu'est-ce que je dois faire ?
La poupée mangeait, consolait Vassilissa, la conseillait et, au matin, faisait tout le travail à sa place. Vassilissa se reposait à la fraîcheur, cueillait des fleurs et, pendant ce temps, le potager était sarclé, l'eau puisée, les choux arrosés, le feu allumé par la poupée. La jeune fille choyait sa poupée et lui gardait les meilleurs morceaux à manger.
Vassilissa grandit et devint une fille à marier. Tous les garçons de la ville demandaient la main de Vassilissa, et personne celle des filles de la marâtre. La marâtre se mit à haïr Vassilissa encore plus et déclarait à tous
- Je ne marierai pas la fille cadette avant les aînées !
Et elle battait Vassilissa pour se venger.
Un jour, le marchand dut partir en voyage pour longtemps. La marâtre s'en alla habiter une maison à l'orée de la forêt.
Dans cette forêt vivait Baba Yaga, la vieille sorcière. Elle ne laissait personne approcher de sa maison et croquait les gens comme des poulets. Pour se débarrasser de Vassilissa, sa marâtre l'envoyait tout le temps dans la forêt - cherche ceci, apporte cela. Mais la jeune fille revenait saine et sauve, sa poupée la guidait et l'éloignait de la maison de Baba Yaga.
L'automne vint. Durant les longues soirées les filles travaillaient : l'une à faire de la dentelle, l'autre à tricoter des bas et Vassilissa à filer le lin. La marâtre leur donnait leur tâche pour la soirée et se couchait, ne laissant qu'une chandelle allumée pour les travailleuses. Un soir, l'une de ses filles fit mine de moucher la chandelle avec une pince et l'éteignit, comme sa mère lui avait ordonné.
- Quel malheur ! L'ouvrage n'est pas terminé et il n'y a pas plus de feu dans la maison. Il faut aller demander du feu à Baba Yaga ! Qui va y aller ?
- Pas moi, dit la dentellière. Avec mes épingles, j'y vois clair !
- Ni moi, dit la tricoteuse. Mes aiguilles brillent, j'y vois bien.
Et toutes les deux s'en prirent à Vassilissa :
- C'est à toi d'aller chercher du feu chez Baba-Yaga !
Et elles la poussèrent hors de la pièce. Vassilissa courut dans sa chambre, servit le souper à la poupée et lui dit en pleurant :
- Petite poupée, mange et écoute ma peine ! On me dit d'aller chez Baba Yaga. Elle va me dévorer !
- Ne crains rien, lui répondit la poupée. Prends-moi avec toi et va tranquillement où l'on t'envoie. Tant que je suis là, rien ne peut t'arriver.