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J'interrogeai donc mes amis

J'interrogeai donc mes amis

J'interrogeai donc mes amis

Route de la Corniche, Marseille, Library of Congress Prints and Photographs Division

J'interrogeai donc mes amis, le gabian me servant d'excuse :
- Voici ! J'achetai un gabian et j'ai besoin, pour qu'il vive heureux, d'une livre ou deux de sable de mer. 
Ils se regardèrent effarés :
- Du sable de mer ! Où veux-tu, farceur, qu'on en trouve ?
- Au bord de la mer, par exemple.
- Tu sais bien, voyons, qu'à Marseille il n'y a pas de bord de mer. Nous possédons les avant-ports, les Pierres-Plates, les jetées, travaux cyclopéens de plusieurs lieues de long qu'admirent fort les étrangers. Mais le bord de mer, c'est au diable ! Peut-être qu'en allant par bateau jusqu'à Carri ou qu'en dépassant Montredon…
- Dépassons Montredon, allons par bateau jusqu'à Carri. Tout ce que je demande, c'est un bord de mer vraiment nature, pas en pierre de taille ni en bétons agglomérés, un bord de mer enfin où les pieds s'enfoncent dans l'algue et où je puisse, pour mon gabian, me lester les poches d'un sable craquant, imprégné de sel, mêlé d'un peu de corail et reluisant de débris de coquillages. Les amis se taisaient. Heureusement Valère parla, Valère Bernard, poète et peintre, qui, en cette double qualité, ose parfois quitter Marseille et ses trottoirs pour vivre dans l'intimité des flots, des rochers et des arbres. Valère Bernard dit :
- Je crois bien que j'ai votre affaire. En prenant l'omnibus de Mazargues, une fois les vieilles usines dépassées, et après avoir suivi, près des sentiers pierreux, plusieurs kilomètres durant, un couloir de roches stériles, nous arriverons aux Calanques, soit Mourgiou, soit Sourmiou, Portmiou étant trop loin. Là, je garantis un vrai bord de mer, avec sable fin, galets qui luisent. .
Bernard certes avait raison.