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Traduction toujours

Traduction toujours

Traduction toujours

Eh bien

Eh bien

par Tony Johannot via Wikimedia Commons

– Eh bien ! j’oserais jurer, s’écria don Quichotte, que vous n’êtes pas connu dans le monde, toujours revêche à récompenser les esprits fleuris et les louables travaux. Oh ! que de talents perdus ! que de vertus méprisées ! que de génies incompris ! Cependant, il me semble que traduire d’une langue dans une autre, à moins que ce ne soit des reines de toutes les langues, la grecque et la latine, c’est comme quand on regarde les tapisseries de Flandre à l’envers, on voit bien les figures, mais elles sont pleines de fils qui les obscurcissent, et ne paraissent point avec l’uni et la couleur de l’endroit. D’ailleurs, traduire d’une langue facile et presque semblable, cela ne prouve pas plus de l’esprit et du style, que copier et transcrire d’un papier sur l’autre. Je ne veux pas conclure, néanmoins, que ce métier de traducteur ne soit pas fort louable ; car enfin l’homme peut s’occuper à de pires choses, et qui lui donnent moins de profit. Il faut retrancher de ce compte les deux fameux traducteurs, Cristoval de Figuéroa, dans son Pastor Fido, et don Juan de Jaurégui, dans son Aminta, où, par un rare bonheur, l’un et l’autre mettent en doute quelle est la traduction, quel est l’original.