La société MEDIAlibri, éditrice de GlobeKid, ayant malheureusement dû cesser ses activités, le site web de GlobeKid n'est plus mis à jour et ses fonctionnalités de création de livres, de personnalisation des livres créés par l'équipe GlobeKid, ainsi que de téléchargement des livres au format PDF et Ebook et de commande des livres imprimés reliés, sont désactivées.

Vous pouvez cependant encore accéder librement aux contenus des livres pendant quelque temps et nous contacter pour toute question par email contact@globekid.com.

A bon port

Livre Kid

A bon port

Tous à bord

Vlad arriva finalement en haut de la montagne. Il n’en pouvait plus. Il aperçut enfin son bateau ; il était au port. Vlad devait faire la traversée pour le rejoindre en barque. Il regarda de son côté de la rive et découvrit une barque. Quelqu’un devait habiter par là et l’avait laissé. Il allait essayer de l’emprunter.

Vlad entendait depuis un certain moment un bruit sourd, le bruit d’une cascade. Il s’en approcha. Puis il entendit un violon et un chant l’accompagnant. C’était le Fossegrimmen, l’esprit des cascades. Cette fois-ci, il n’avait rien à craindre. Les Fossegrimmens sont bizarres, mais pas méchants. De plus, il allait par la cascade pouvoir descendre jusqu’en bas de la montagne.

Il s’approcha de la chute d’eau, puis il chercha le Fossegrimmen. Il ne le vit pas. Cela lui parut bizarre mais il continua tout de même. Quand quelque chose le poussa, Vlad sursauta et poussa un cri.

« N’aie pas peur ! dit le Fossegrimmen en pouffant de rire.

« Non mais, ça va pas ! J’aurais pu tomber ! »

« Oh la la... Comment t’appelles-tu ? On m’a dit que c’était Vlad ?

« Qui t’as dit ça ? »

« Tu ne les as pas encore rencontrés ? Bon, ce n’est pas grave. Tu comptes aller où ? Si c’est à la cascade tu ne peux pas, c’est mon territoire. »

« OOOOOHHHH ! C’est quoi cette histoire maintenant ? ! J’ai besoin de passer par là pour retrouver mon bateau. »

« Je sais, mais tu ne peux pas passer par là, à moins que... »

« Ouiiiii ? »

« Que tu me joues du violon. Si tu joues du violon sans aucune fausse note, peut-être que je te laisserai passer... »
Vlad réfléchit. Du violon... il en avait joué quand il était petit, il savait encore en jouer un peu, mais il avait lu dans le livre que, si une note était mauvaise le Fossegrimmen tordait les doigts au musicien. Il ne pouvait pas se tromper. Finalement il accepta. C’était le seul moyen de rejoindre le bateau. Le Fossegrimmen sauta de joie et alla chercher le violon, puis il lui donna.

Vlad vérifia que le violon était bien accordé, comme ça il pourrait montrer à l’être magique qu’il n’allait pas tomber dans son piège. Car le violon n’était pas du tout accordé. Puis finalement il se mit à jouer. Il y arriva, Il y arriva parfaitement. La peur et le désespoir l’avait poussé à tout faire parfaitement.
Le Fossegrimmen était bouche bée devant Vlad. Jamais avant quelqu’un n’avait joué aussi bien face à lui. Pour lui, tous les humains qui étaient passés par là avaient été inutiles, incapables de faire quelque chose de bien, mais là pour la première fois, il en avait été autrement. Les poursuivants avaient eu raison…

L’être magique décida d’aider Vlad jusqu’à ce qu’il ait atteint le bas de la cascade. Il ne pouvait pas se séparer de la cascade mais au moins, il pourrait l’aider tant que Vlad resterait proche de celle-ci.

« Alors ? J’ai bien joué ? demanda Vlad, inquiet.

« Bon, écoute. C’était pas mal » lui répondit le Fossegrimmen, qui n’allait tout de même pas avouer ce qu’il avait vraiment pensé. Je vais t’aider à descendre la montagne. »

Ils prirent alors la route. Le jeune homme raconta à l’être magique tout ce qu’il avait vécu, et celui-ci l’écouta, impressionné. Jamais auparavant un humain avait réussi cela, c’était le premier.

Il y avait quelque chose dans cet humain, différent aux autres. Il n’avait pas les mêmes pensées que les autres, il était plus ouvert, plus attentif, plus sage en quelque sorte. C’était pour cela que les poursuivants allaient le rencontrer.

Vlad s’arrêta. Le Fossegrimmen et lui étaient arrivés à la rive. La nuit était déjà tombée. La barque était toujours là. Vlad s’en approcha pour vérifier l’état, tout était parfait.
« Merci beaucoup, dit-il au Fossegrimmen, j’ai été très content de faire ta connaissance, je vais essayer d’atteindre mon bateau maintenant. Enfin !

-Je crains que tu ne puisses pas encore partir, répliqua le Fossegrimmen

-Pardon ? ! C’est une mauvaise blague ? dit Vlad. »

Mais le Fossegrimment recula, se rapprochant de la forêt, mais restant toujours proche de la cascade.
Vlad ne comprenait plus rien. On lui avait dit qu’on allait l’aider mais voilà qu’on le laissait tomber sans raison. L’être magique était toujours là en train de l’observer dans la forêt.

« Nan, mais tu pourrais comme même m’expliquer ! cria Vlad. »

Mais au lieu de ça, cinq êtres monstrueux sortirent de la forêt. Ils étaient petits, avec un nez crochus, et fort étranges.

Vlad eu d’abord un mouvement de recul. Il regarda derrière lui et vit la barque qui l’attendait. Il allait monter précipitamment dans la barque quand les cinq êtres prirent la parole.

« Bonjour Vlad » commencèrent-ils.

Vlad hésita un moment, puis dit :
« Qui êtes-vous ? Si vous voulez m’empêcher de partir vous ne pourrez pas. C’est trop tard, je m’en vais ! »

« Attends ! Ecoute-nous d’abord. Nous ne voulons pas t’empêcher de partir. Tu partiras, c’est sûr. Nous voulons veut juste te parler. »

« Pas longtemps ? »

« Promis. »

Vlad hésita, pendant un moment il eut l’intention de partir directement, sans les écouter. Il n’en pouvait plus de cette forêt. Mais il y avait quand même passé de bons moments. Finalement il descendit de la barque.

« Bon, c’est d’accord. Je vous écoute. Mais d’abord, qui êtes-vous ? »

« Nous sommes des Trolls. Ce n’était pas écrit dans ton livre, n’est-ce pas ? »

« Non... Mais comment vous connaissez vous le livre ? »

« Nous te suivons depuis le début de ton aventure. Nous suivions aussi la dame. Elle a trouvé le livre par hasard mais n’a pas supporté le fait de voir que le livre était la réalité de la forêt, c’est pour cela qu’elle te l’a donné si rapidement, sans réfléchir. Cependant, toi, tu as assez bien compris tout ce que tu y as lu. Tu as réussi à faire face à tout. Tu as quelque chose en toi qui est différent. »

« Différent ? »

« Oui, nous avons vu comment tu allais te faire attaquer par le Nokken, mais le Draugen t’as sauvé. Ça ne s’est jamais produit auparavant. Il a toujours prévenu mais jamais sauvé. On était tous stupéfait en voyant cela. »

« Je le reverrai un jour ? »

« Peut-être. Le vent s’est remis à souffler, peut-être le croiseras-tu en mer. »

« Qu’est-ce qu’il lui est arrivé exactement ? »

« Tout est dans ce livre, même l’histoire du Draugen qui t’as sauvé. » Les Trolls tendirent à Vlad un livre très ouvragé, des racines et des feuilles le décoraient, celles-ci étaient d’un marron intense sur une couverture verte.

« Nous te le confions, il a besoin d’être en sécurité. Dans celui-ci tu verras des histoires s’écrirent ou des histoires déjà écrites. Les histoires déjà écrites sont celles du passé. Celles qui s’écrivent sont celles du futur. Tu verras toute l’histoire de la forêt dans ce livre, qui a été créé par la forêt elle-même. »

« Mais pourquoi moi ? Je n’habite pas en Norvège et je ne suis même pas Norvégien ! »

« C’est vrai. Mais tu as quelque chose de différent, tu t’intéresses, tu crois à ce que tu lis même si tu ne veux pas le montrer, tu respectes ce qui t’entoure. Depuis que tu es arrivé, tu n’as rien fait de mal à la forêt que, pourtant, tu craignais. Ce livre est la seule trace écrite de ce qui existe ici. Si jamais la forêt, la nature, disparaît, tu auras la vérité, et peut-être que tu pourrais faire revivre ce qui est mort. Tu n’es pas de ce pays, tu vois donc les choses autrement. Il faut donc que tu t’occupes soigneusement de ce livre comme si c’était une plante qui a besoin de soin. »

Vlad était ému. Tout ce qu’ils avaient dit étaient vrai. Il croyait à tout ce qu’il lisait. Mais là, justement on le valorisait pour cela !

« Je... je ne sais pas quoi dire... Je vous promets que je prendrais bien soin de ce livre, et de la forêt. »

« Nous n’en doutons pas. Mais le temps presse, la lumière va bientôt apparaître, nous devons partir. Tu fais partie de l’esprit de la forêt maintenant. »

Puis ils disparurent dans la forêt comme ils étaient arrivés. Le Fossergimmen fit un signe d’au revoir à Vlad qui lui répondit par un autre signe.
Il monta finalement dans la barque qui n’avait pas bougé et se dirigea en ramant vers le bateau.
Soudain, un vent violent se leva. Des vagues commençaient à se former. Vlad n’était plus très loin du bateau. Il sortit son sifflet puis commença à faire du bruit pour qu’on le voit et qu’on l’aide à arriver. Mais une vague le fit chavirer. Il remonta vers la surface, et se mit à nager, tout en sifflant. Tout à coup, il entendit le sifflement du vent. Il s’arrêta et regarda partout autour de lui. Un brouillard venait de se lever. Puis il vit face à lui deux petits points jaunes. Il essaya de s’approcher de ceux-ci mais plus il s’approchait, plus il percevait la souffrance du Draugen et plus il avait du mal à nager. Il dit cependant « Je ne t’oublierais jamais, je ne peux pas m’approcher de toi mais je te remercie. Tu resteras toujours au plus profond de mon âme. »
Puis il sentit un coup de vent le pousser vers le bateau. Il comprit, il prit le sifflet et siffla aussi fort qu’il put. On l’entendit, on lui jeta une corde pour le hisser à bord.
Ses compagnons l’accueillirent gaiement. Ils n’avaient pu partir sans l’avoir retrouvé mais maintenant, ils allaient rejoindre leur pays et seul Vlad serait au courant de ce qu’il y avait vraiment en Norvège. De la véritable âme de la Norvège.