La garde des souris

Remerciant Adolphe chaleureusement

Remerciant Adolphe chaleureusement pour ses conseils, le Roi Buby prit congé en pensant que ce dernier était très élégant mais avait une cervelle de moineau.
Ils commencèrent de nouveau leur course folle avec tellement de précautions que le petit Roi ne cessait de sursauter. Soudain, un gros peloton de robustes souris apparut devant eux, tous des soldats dont les baïonnettes acérées comme de fines aiguilles reluisaient dans l'obscurité. Puis, derrière, un autre peloton de soldats surgit, armés eux aussi jusqu'aux dents. La Souris Pérez confessa alors qu'il n'avait décidé d'entreprendre cette expédition qu'à la condition de pouvoir bénéficier de cette escorte aguerrie de Chasseurs légers pour protéger la personne du jeune monarque qui, avec tant de noblesse, lui faisait confiance. Tout à coup le Roi Buby vit l'avant-garde entière disparaître par un trou étroit qui laissait échapper des reflets de lumière ténue. Le moment du danger était arrivé, et la Petite Souris Pérez, tout doucement, en faisant vibrer la pointe de sa queue, pointa le bout de son nez par le trou : il observa une seconde, recula de deux pas, avança lentement, et, attrapant d'un geste brusque le roi Buby par la patte, ils se propulsèrent avec la rapidité d'une flèche par le trou. Ils traversèrent comme un éclair une grande cuisine et disparurent par un autre trou situé derrière le fourneau.