Le fils Pérez

Rentra alors Adolphe

Rentra alors Adolphe qui venait du Jockey-Club où, au désespoir de ses parents, il perdait son temps et son argent jouant au poker avec les souris de l'Ambassade d'Allemagne. La fréquentation continue de ces diplomates l'avait rendue suffisant et distant. Et il ne parlait plus dans ses conversations que de polo et de tennis.
Le Roi Buby aurait prolongé avec plaisir cette charmante veillée mais la Souris Pérez, qui s'était absentée un moment, retourna avec sa sacoche en bandoulière dans le dos, qui paraissait bien pleine, et, respectueusement, déclara qu'il était temps de partir. Le Roi Buby fit donc, avec beaucoup de grâce et de courtoisie, ses adieux et Madame Pérez lui donna cordialement un baiser sonore sur les deux joues. Adélaïde lui tendit la patte avec un certain air sentimental et nonchalant. Elvire lui serra, en revanche, vigoureusement la main et Miss Old-Cheese lui fit une cérémonieuse révérence puis enfila son lorgnon pour le voir s'éloigner. Adolphe fut aussi très démonstratif en les accompagnant jusqu'à l'entrée de la canalisation et, là, il renouvela son invitation de le présenter au Jockey-Club et lui recommanda, pour la troisième fois de la soirée, d'utiliser pour jouer au tennis des raquettes de la marque J. Tate du numéro 12, voire 12 et demi car la numéro 13 serait trop lourde pour les pattes d'une souris.