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Un demi pour un cheval

Un demi pour un cheval

Un demi pour un cheval

Ce discours

Ce discours

A partir de Die große Seestraße in Wannsee mit Spaziergängern de Max Liebermann via Wikimedia Commons

Ce discours avait donné à Léopold le temps de venir jusqu'à la table, bras dessus, bras dessous avec les sœurs Felgentreu qui semblaient avoir pris pour but de donner à la réunion à tout prix l'allure "partie de campagne".
Corinne, comme on peut bien le penser, ne pouvait que désapprouver ces familiarités et elle se disait tout bas :
Sottes créatures !
Enfin, elle se leva elle aussi pour saluer Léopold. Dans la rue le fiacre attendait toujours ; à la fin le vieux Treibel remarqua :
- Dis-moi, Léopold, pourquoi attend-il toujours ? Espère-t-il qu'on le prendra au retour ?
- Papa, je crois qu'il veut donner à manger à son cheval.
- Il a bien raison. Mais avec son sac de paille il n'ira pas bien loin. Il faut ici employer des moyens plus énergiques, sans quoi un malheur va arriver. Garçon, s'il vous plaît, allez donner un demi à ce cheval. Et de la meilleure brune. C'est ce dont il a le plus besoin.
- Je parie, dit Krola, que le malade ne voudra pas de votre remède.
- Je parie le contraire. Il y a quelque chose dans cette bête ; elle est simplement abattue.
La conversation se poursuivait, mais en même temps on suivait ce qui se passait au-dehors et on pouvait voir le pauvre animal délabré vider avidement le pot de bière et pousser un faible hennissement de joie.
- Vous voyez, dit Treibel triomphant. Je connais les hommes ; en voilà un qui a vu des jours meilleurs et ce demi a fait surgir en lui la vision des temps heureux. Les souvenirs sont toujours ce que nous avons de meilleur. N'est-ce pas Jenny ?
La conseillère répondit par un lent et long "oui, Treibel ! ", dont le ton laissait suffisamment comprendre qu'il aurait mieux fait de ne pas lui soumettre des considérations de ce genre.